TelemedKG au Kirghizstan

A propos du projet

Introduction de services de télémédecine au niveau des soins de santé primaires pour permettre aux enfants souffrant de retards de développement et de handicaps d’avoir accès à des services de santé de qualité. En utilisant Intelehealth, les familles se rendent dans leur centre de soins de santé primaires pour avoir accès à des professionnels de santé dans tout le pays ou à l’étranger. Ces professionnels peuvent alors identifier les handicaps, même à distance, et les orienter vers d’autres spécialistes appropriés. Cette technologie permet aux familles d’avoir accès aux médecins et spécialistes quel que soit l’endroit où elles se trouvent.

Intelehealth utilise une technologie de pointe pour permettre aux parents d’enfants atteints de handicaps (CWD) d’accéder à des spécialistes qui les aideront à diagnostiquer et à traiter les maladies de leurs enfants en utilisant l’approche EI/EI (identification précoce/intervention précoce).

Il utilise une approche en deux phases :

• dans la phase 1, traitement des CWD déjà été identifiés : La phase a déjà été pilotée avec succès dans 3 des 7 États du Kirghizstan et dans 150 établissements médicaux, avec plus de 150 professionnels formés à notre système
• dans la phase 2, utilisation de la solution pour identifier un plus grand nombre de CWD et les traiter en élargissant notre formation à un plus grand nombre de professionnels de santé.

Intelehealth aligne sa plateforme sur les 10 recommandations de bonnes pratiques de de I’OMS. La plateforme de télémédecine comprend une application entre professionnels, une application entre professionel et patient, puis une ligne d’assistance, toutes alimentées par un nouvel assistant numérique appelé Ayu. Ayu est un système d’aide à la décision qui contient plus de 150 protocoles basés sur des preuves pour fournir des services de santé de haute qualité et améliorer les résultats pour les patients. Ayu permet de transférer la tâche cruciale de la prise d’antécédents cliniques d’un médecin qualifié à un agent de santé locale, aidant ce dernier à fournir des services de santé basés sur des données probantes. Pour les pathologies qui dépassent les connaissances de l’agent de santé, il va le mettre en contact avec un médecin virtuel par le biais de la télémédecine, ce qui permet d’obtenir un diagnostic concluant. Les trois modes de communication – chat textuel, appels audio et vidéo – sont pris en charge.

Le système d’aide à la décision clinique comporte également des protocoles d’examen de dépistage de base. Ayu assure la continuité des soins en conservant le dossier médical des patients, avec la possibilité de prendre rendez-vous pour des visites de suivi. Dans le cas de l’application patient, Ayu permet au patient d’entrer directement en contact avec un professionel de santé par le biais d’un appel vidéo. La plateforme de télémédecine d’Intelehealth est basée sur l’informatique en nuage, utilise des technologies de pointe et dispose d’une technologie évolutive. Pour améliorer encore la qualité des soins, la plateforme peut être intégrée à des dispositifs de diagnostic pour mesurer des paramètres tels que la tension artérielle, la glycémie, les lectures ECG, les tests de diagnostic du paludisme, les tests sanguins et les analyses d’urine.

L’UNICEF soutient Intelehealth pour la prise en charge des enfants atteints de handicaps au Kirghizistan.

Les enfants en situation de handicap sont mal desservis au Kirghizstan pour de nombreuses raisons, notamment le manque de spécialistes qualifiés pour les diagnostiquer (Tyrymgol, 2017 ; UNICEF), le manque de ressources, la difficulté de prendre en charge les enfants des populations nomades et le manque d’accès aux soins dans les zones rurales. Le nombre d’enfants en situation de handicap au Kirghizstan est estimé, par des sources gouvernementales, à près de 30 000 enfants, soit environ 1,3 % des enfants du pays (Prentis, 2017).  Cependant, le MICS (2018) indique que 8,7 % des enfants ont des difficultés fonctionnelles, ce qui signifie que plus d’efforts doivent être déployés pour identifier les CWD au Kirghizistan.

L’identification est également difficile car de nombreux habitants du Kirghizstan sont nomades. Il en résulte deux problèmes majeurs :

• les populations nomades mangent les aliments disponibles dans la région à ce moment-là, ce qui entraîne des carences nutritionnelles telles que l’anémie chez les femmes enceintes et les enfants (ces carences peuvent entraîner des handicaps évitables ; on estime que 70 % des handicaps en République kirghize sont évitables)
• le mode de vie nomade de nombreuses familles pose également des problèmes aux prestataires de soins de santé, car il existe peu de données sur le nombre de CWD dans le pays – un problème que nous espérons résoudre

De nombreuses familles ne sont pas en mesure de rencontrer un professionnel de santé. Si elles y parviennent, il y a de fortes chances que le diagnostic soit erroné et elles peuvent devoir payer un pot-de-vin pour que leur enfant soit certifié comme handicapé (UNICEF). Elles peuvent être orientées vers un autre médecin, mais le processus d’orientation est souvent peu clair et d’une confusion rédhibitoire (Prentis, 2017). Si l’enfant est reconnu handicapé, il peut être envoyé dans un foyer, où il est souvent « victime de négligence, de traitements médicaux inappropriés et de discrimination » (Human Rights Watch, 2020). Les mères qui gardent leurs enfants à la maison notent qu’elles n’ont souvent pas accès aux services médicaux (Makanbai, 2020).

La non connaissance par le public de l’aide gouvernementale pour les CWD est également un problème. La plupart des familles ne connaissent l’existence des ressources que si elles rendent visite à un professionnel de santé local qui connaît l’existence de la ressource et reconnaît qu’elle peut être utile. Les familles s’inquiètent également de voir leur enfant identifié comme CWD parce que le handicap est encore fortement stigmatisé dans la société et qu’elles craignent d’être poussées à placer leur enfant en foyer.

Enfin, les soins de santé en milieu rural posent problèmes. La République kirghize manque de personnel de santé dans les zones rurales, le rapport entre les membres de la communauté et les médecins pouvant atteindre 18 000 pour 1 dans certaines régions (Funken et al., 2020). Parallèlement, la population du pays augmente rapidement, ce qui sollicite encore davantage les professionnels de la santé (Funken et al., 2020). Certains districts du Kirghizstan sont également des zones de conflit actif, ce qui rend l’accès aux soins encore plus difficile pour les familles. Notre solution permet à la fois de traiter les CWD et d’identifier les personnes à risque, où qu’elles se trouvent.

La télésanté s’est avérée encore plus efficace que les soins traditionnels en cabinet pour les CWD. Quelques principaux avantages de la télémédecine pour les CWD et leurs familles, sont 1) l’amélioration de l’accès aux spécialistes qui peuvent diagnostiquer et traiter les CWD ; 2) l’amélioration de l’accessibilité des services de santé pour les patients vivant dans des zones reculées où la disponibilité des professionnels de soins de santé est faible. 3) Réduction de la distance parcourue, ainsi que du temps et de l’argent consacrés aux déplacements vers la ville la plus proche pour consulter un professionnels ; 4) Aide à combler les déficits en personnel de santé dans les endroits où il y a un manque de médecins ; 5) Promotion de la prise en charge efficace des enfants souffrant de troubles du développement en permettant de suivre le processus de traitement et d’ajuster les plans de traitement des patients sans qu’ils aient à se déplacer ; 6) Réduction de l’isolement des professionnels dans les établissements éloignés en les mettant en contact avec des professionnels de niveau supérieur pour un apprentissage et un développement continu et 7) Il améliore la capacité des prestataires dans les endroits éloignés, car ils peuvent se tenir au courant des dernières avancées dans leur domaine (Marcin et al, 2004 ; OMS, 2019).

Intelehealth fournira également une plateforme pour la formation à distance des professionnels de santé afin que davantage de médecins, d’infirmières et de spécialistes soient qualifiés pour travailler avec des enfants handicapés et pour dissiper les perceptions erronées et les stigmates qui entourent le handicap.

Enfin, il permettra à la communauté de mieux comprendre le handicap et la télésanté en augmentant le nombre de membres de la communauté qui utilisent les services, en diffusant des informations et du matériel éducatif sur le handicap et en proposant un dépistage aux femmes enceintes et aux enfants.